Issu de la promotion Rainandriamampandry du Centre d’études diplomatiques et stratégiques (CEDS), le Général Zafisambo n’est pas un inconnu dans les couloirs du pouvoir. Ancien directeur du cabinet militaire de la Primature, il a occupé plusieurs fonctions stratégiques depuis son entrée dans la haute administration : d’abord secrétaire général adjoint du Gouvernement par décret en 2019, puis Général de brigade et proche collaborateur du Premier ministre sortant. Son profil, à la fois rigoureux et technicien, incarne une culture de discipline et de loyauté, deux qualités que le Chef de l’État a clairement placées au cœur de ses critères de sélection.
Une mission à haut risque
Le nouveau Premier ministre dispose de six mois pour convaincre. Le Président Rajoelina a fixé les règles du jeu : le succès prolongera son mandat, l’échec entraînera son départ. Ce délai serré traduit une exigence politique forte : celle d’un redressement rapide, visible et crédible. La mission confiée à Ruphin Zafisambo est double : restaurer la confiance des citoyens envers l’Etat et relancer la dynamique gouvernementale autour de priorités nationales concrètes — infrastructure, sécurité, emploi, et gouvernance locale. En plaçant un militaire à la tête du Gouvernement, le Président mise sur la rigueur et l’efficacité d’un homme de terrain. Mais la réussite du nouveau Premier ministre dépendra de sa capacité à concilier fermeté et dialogue, discipline et concertation politique. Il lui faudra également s’entourer d’une équipe énergique, capable d’exécuter rapidement les réformes administratives exigées et de répondre aux attentes sociales croissantes.
Nikki Razaf